Le Centre National de Référence pour la grippe (CNRG -Institut Pasteur de Bangui) a réuni 23 acteurs de la surveillance épidémiologique de la grippe dans un atelier de recyclage et de restitution au titre du 1er trimestre 2019. Le Chef de service de la Surveillance intégrée des Maladies et de Gestion des Urgences de santé Publique, le Dr Maurice Bawa et le Dr Ernest Kalthan, Chef de service de la surveillance épidémiologique et de la gestion des urgences en santé publique, ont pris part à cette réunion. Tous deux sont nouvellement nommés à l’issue du mouvement dans les rangs des cadres du Département de la Santé publique et des personnels de santé cette année.
L’atelier était animé par le Directeur du Centre National de Référence de la grippe Dr Emmanuel Nakoune et le bio-staticien Brice Yambiyo du service d’épidémiologie de l’Institut Pasteur de Bangui. Il a regroupé les médecins et techniciens de laboratoire des 5 sites sentinelles (Complexe Pédiatrique de Bangui, Centre de santé St Joseph, Centre de santé de Pissa, Centre de santé Boali et Hôpital de district de Bossembelé).
A l’exception du site sentinelle de Pissa, tous les responsables en charge de sites sentinelles ont été renouvelés, cette réunion était donc l’occasion d’un premier échange avec ces nouveaux acteurs du réseau de surveillance. En plus des exposés techniques et des échanges, le Dr Maurice Bawa a procédé au compte rendu de sa mission à l’atelier régional sur la surveillance épidémiologique de la grippe, tenu du 04 au 08 février 2019 à Brazzaville.
La République Centrafricaine au sein du réseau mondial de surveillance virologique de la grippe
L’OMS a identifié la République Centrafricaine comme pays ayant la capacité de poser un diagnostic virologique de la grippe. De ce fait, un réseau de surveillance épidémiologique des virus grippaux, comptant aujourd’hui 5 sites sentinelles, a été mis en place depuis 10 ans. Son activité consiste essentiellement à récolter chez les patients du matériel biologique (écouvillons des sécrétions nasales ou pharyngées) pour la recherche du virus par des techniques de cultures cellulaires et moléculaires. Le CNRG transmets les virus isolés 2 fois par an à l’OMS pour évaluer leur intérêt pour la formulation vaccinale annuelle.
Des données épidémiologiques encore parcellaires
En République Centrafricaine, le système de surveillance n’était pas national jusqu’en 2018. De fait les données collectées ne sont pas représentatives de l’ensemble du territoire centrafricain et le pays est encore loin de pouvoir estimer la sévérité, le fardeau et la saisonnalité de la grippe.
La mortalité due à la grippe, en cause primaire, ou secondaire en cas de surinfections bactériennes, en particulier chez les patients d’état général précaire, n’est à ce jour pas connue, compte tenu du faible nombre de cas confirmés et de la multitude des diagnostics différentiels possibles.
De ce qui précède, il apparait nécessaire d’associer les surveillances syndromiques et virologiques pour mieux apprécier le niveau de circulation des virus Influenza en RCA, identifier leurs types et sous-types et décrire les autres virus respiratoires présents. Jusque-là, un seul des cinq sites sentinelles surveillait les pathogènes impliqués dans les Infections Respiratoires Aigües Sévères (IRAS).
Pour améliorer la surveillance virologique, l’OMS a élaboré des plateformes d’analyse de données (FluNet et FluId) opérationnelles en RCA, respectivement en 2017 et 2018. Deux autres, (PISA et BoD) sont en expérimentation pour l’évaluation de la sévérité de la grippe et l’estimation de son fardeau.
Cet article a d'abord été publié par l'Institut Pasteur de Bangui.