African Science Initiative

L'Afrique a besoin de plus de chercheurs mais...

L'Afrique a besoin de plus de chercheurs, mais a aussi besoin que ses chercheurs parlent entre eux - The African Science Initiative.

Depuis le lancement des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2000, de nombreux pays d'Afrique ont enregistré des améliorations notables dans un certain nombre d'indicateurs clés du développement. Le taux net de scolarisation dans l'enseignement primaire a augmenté de 20 % entre 2000 et 2015 et la mortalité maternelle et infantile, toutes causes confondues, a également sensiblement diminué au cours de cette période. Il y a également eu une augmentation significative du financement de la recherche scientifique visant à s'attaquer aux problèmes auxquels sont confrontées les populations en Afrique, la majeure partie de ce financement étant destinée à la recherche médicale et aux interventions ciblant le sida, la tuberculose et le paludisme. En conséquence, le nombre de personnes infectées par le VIH recevant un traitement antirétroviral a augmenté de plus de 14 millions depuis 2000 et plus de 900 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticide ont été distribuées. (Objectifs du Millénaire pour le Développement - Rapport 2015, ONU).

Malgré ces succès, environ 400 millions de personnes en Afrique vivent actuellement dans l'extrême pauvreté et les disparités entre riches et pauvres continuent de se creuser. 40% des personnes vivant avec le VIH n'ont actuellement pas accès au traitements anti rétroviraux et 57% des personnes en Afrique continuent de vivre dans des zones à risque modéré à sévère de paludisme. (Noor et al., Lancet, 2014). Les populations africaines sont également confrontées à de nouvelles menaces alors que l'incidence des maladies non transmissibles telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires augmente à un rythme alarmant, ces maladies remplacent les maladies infectieuses comme principales causes de morbidité et de mortalité sur le continent. En fait, d'ici 2030, les maladies non transmissibles devraient être les principales causes de morbidité dans les pays à revenu faible et intermédiaire. (BMJ 2012;345:e5812).

 

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Fardeau de morbidité (% du total des années de vie corrigées de l'incapacité (DALYs) perdues) par groupe de maladies et d'affections, Afrique subsaharienne, prévisions pour 2008 et 2030

 

Il est alarmant de constater que, malgré les milliards de dollars investis dans la recherche « pour le continent », une grande partie des résultats de la recherche est attribuée à des scientifiques extérieurs au continent, les scientifiques basés en Afrique ne représentant actuellement que 0,72 % de la production mondiale de recherche. En fait, l'Afrique ne compte actuellement que 198 chercheurs par million d'habitants, contre 428 au Chili et plus de 4 000 au Royaume-Uni et aux États-Unis. Pour atteindre la moyenne mondiale du nombre de chercheurs par habitant, le continent a besoin d'un autre million de nouveaux docteurs. (http://uis.unesco.org)

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Chercheurs par million d'habitants (British Council : Building PhD Capacity in Sub-Saharan Africa).
 

Les dépenses publiques en recherche et développement (R&D) sont directement liées à la production de recherche. Malheureusement, seulement 1% du budget mondial de R&D est dépensé en Afrique, comparé aux États-Unis, qui à eux seuls représentaient 26,4% des dépenses mondiales de recherche en 2016 (prévision 2016 du financement mondial de R&D - Institut de recherche industrielle).

 

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Dépenses de R&D en pourcentage du PIB (British Council : Building PhD Capacity in Sub-Saharan Africa).

 

Si la science et la technologie peuvent effectivement apporter un grand nombre des solutions nécessaires en Afrique, il devrait être évident que tout succès à long terme dépendra du développement et de l'autonomisation des capacités scientifiques locales, capables de relever un certain nombre de défis existants et de s'adapter à ceux qui émergent. Dans cet esprit, l'Agenda 2063 de l'Union africaine énonce l'ambition audacieuse de transformer la situation socioéconomique du continent. Il présente une vision d'une Afrique prospère, fondée sur une croissance inclusive et un développement durable, et cite l'investissement dans l'éducation, le développement des compétences et la science comme trois piliers centraux pour atteindre cet objectif.

La clé d'une telle stratégie sera de retenir les scientifiques africains talentueux en Afrique. En effet, faute d'opportunités, l'Afrique perd chaque année quelque 20 000 professionnels au profit de pays à revenu élevé. Selon un rapport de recherche mondial publié par Thomas Reuters en 2010, l'Afrique perd une part importante de ses talents parce que les universitaires qui quittent pour poursuivre leurs études supérieures ne reviennent pas souvent. Alors qu'il y a sans aucun doute eu une augmentation du nombre de jeunes chercheurs africains dans divers domaines à travers le continent et dans la diaspora, il est difficile de dire combien de doctorants et de scientifiques africains travaillent actuellement sur le continent et au-delà, et surtout, il est difficile d'évaluer leur impact actuel et de tirer parti de la diversité des compétences et expériences au profit du continent.

C'est là qu'African Science Initiative intervient ! C'est l'idée de quelques jeunes post-doctorants africains qui, bien qu'extrêmement conscients des immenses défis auxquels sont confrontés les jeunes scientifiques africains, sont également convaincus que les jeunes scientifiques représentent le plus grand atout de notre continent. ASI est un projet dirigé par des Africains qui cherche à faciliter et à promouvoir la mise en réseau de jeunes scientifiques africains du monde entier. Le projet vise à accroître la visibilité des contributions africaines à la science et à catalyser l'établissement de collaborations productives entre scientifiques africains pour développer la science et la technologie en Afrique. Notre idée est de construire un réseau numérique durable de jeunes chercheurs africains à travers le continent et dans la diaspora. Nous espérons qu'un réseau mondial de jeunes chercheurs africains améliorera la communication entre les jeunes chercheurs africains et créera une plate-forme grâce à laquelle les dirigeants scientifiques continentaux et mondiaux pourront identifier et engager de jeunes chercheurs.

Nous sommes bien conscients qu'une plateforme n'est utile que si les gens décident de l'utiliser... et donc :

  • Êtes-vous un chercheur africain de la diaspora qui cherche à établir des liens professionnels sur le continent ?
  • Êtes-vous un étudiant africain en sciences qui a besoin d'un meilleur mentorat ?
  • Êtes-vous un chercheur africain à la recherche d'étudiants compétents ?
  • Êtes-vous un chercheur africain à la recherche d'opportunités de financement ?
  • Souhaitez-vous en savoir plus sur les nouveaux développements passionnants de la science et de la technologie en Afrique ?
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Au fur et à mesure que nous développons cette plateforme, nous sommes conscients que beaucoup de choses devront être modifiées et améliorées. Tout commentaire sur la façon d'améliorer le site est le bienvenu. Si vous souhaitez écrire pour le blog d'ASI, veuillez également nous contacter à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Yaw Bediako

Cet billet a d'abord été publié par African Science Inititative. Il a été traduit en français par Afriscitech.com

 

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