Pour comprendre la recherche et l'enseignement scientifiques et technologiques en Afrique et le rôle que nous y jouons, nous devons tenter de comprendre la situation dans son ensemble et d'identifier ce qui affecte ce secteur en Afrique.
Une étude de quatre ans financée conjointement par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI-Canada) et la Robert Bosch Stiftung (Allemagne) a utilisé une approche multidimensionnelle qui combine une analyse bibliométrique, une enquête et des entretiens. Les auteurs ont analysé les données provenant de milliers d'articles scientifiques, de plus de 7 500 réponses à un sondage et de 250 entrevues qualitatives approfondies. Les résultats de cette étude ont été résumés dans cet ouvrage intitulé « The Next Generation of Scientists in Africa ».
Les principales conclusions sont que, bien que les investissements scientifiques en Afrique ont diminué au cours des dernières décennies du XXe siècle, on constate un regain d'optimisme, car les financements ont augmenté au cours de la dernière décennie. Néanmoins, les perspectives des jeunes chercheurs africains sont loin d'être brillantes : ils sont toujours confrontés à une concurrence féroce pour le financement, un mentorat insuffisant, une culture de travail compétitive, de lourdes charges d'enseignement, une mobilité et des possibilités de collaboration internationale limitées.
ASI tient à stimuler la discussion autour de ces questions et à engager tous les membres du forum à trouver des moyens d'y répondre. Il est peu probable qu'une solution unique permette de relever tous les défis qui ont été identifiés - il s'agira d'un processus long et complexe avec un engagement multisectoriel, mais qui aboutira en fin de compte à une meilleure recherche scientifique et technologique et à des carrières plus satisfaisantes.
Musa Mulongo
Cet article a d'abord été publié par African Science Initiative et traduit en français par Afriscitech.com