À l'occasion de la Journée internationale de la fille, une liste de facteurs d'équité permet de mieux tenir compte de la moitié de l'humanité.
Non, ce n’est pas la date de la fin du monde (j'espère) ! C’est la Journée internationale de la fille décrétée par l’Assemblée générale des Nations Unies afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde.
En 2020, avec la pandémie de COVID-19, je puis vous dire que cette journée a tout son sens, car ce sont probablement les filles (et les femmes) qui ont payé le plus lourd tribut !
L'égalité pour notre avenir
Le thème de cette année est « Ma voix, l’égalité pour notre avenir ».
Je ne voudrais pas ici élaborer sur le thème, mais pour l’occasion, je voudrais vous partager une grille d’équité découverte dans l’article de Jeanne d'Arc Gaudet, Un modèle de design pédagogique innovateur paru en 1998 dans la revue Recherches féministes.
Inspirer les politiques
La grille propose 30 facteurs d’équité pour servir d’« inspiration dans l’élaboration de politiques/programmes/projets susceptibles de tenir compte des préoccupations et des besoins des filles et des femmes. » Les voici :
- Reconnaître le besoin de valoriser les contributions des filles et des femmes ;
- Reconnaître le besoin de valoriser les expériences des filles et des femmes ;
- Reconnaître le besoin de valoriser les opinions des filles et des femmes et refuser l'interruption systématique ;
- Assurer l'intégration des filles et des femmes par les pairs masculins ;
- Reconnaître le manque de confiance des filles et des femmes dans les formations ou secteurs d'emploi dit non traditionnels ;
- Reconnaître la présence de modèles féminins dans les formations ou secteurs d'emploi dit non traditionnels ;
- Reconnaître les craintes et les appréhensions des filles et des femmes quant à l'utilisation d'équipements et d'outils comme l'ordinateur ;
- Reconnaître le besoin d'adapter les outils à la taille des femmes ;
- Reconnaître le besoin d'éliminer les attitudes condescendantes et protectrices ;
- Reconnaître le besoin d'éliminer les attitudes et les comportements sexistes ;
- Reconnaître le besoin d'éliminer le harcèlement sexiste et sexuel ;
- Reconnaître le besoin d'éliminer les histoires humoristiques à caractère sexiste et raciste ;
- Reconnaître les difficultés des filles et des femmes d'accéder à certains réseaux d'information ;
- Reconnaître les difficultés pour les filles et les femmes d'accéder à de l'information susceptible de les aider dans l'avancement de leur activité/profession ;
- Reconnaître les difficultés des filles et des femmes devant l'accueil mitigé et le rejet des pairs dans des formations ou secteurs d'emploi non traditionnels ;
- Reconnaître le manque de soutien dans le milieu familial et dans les milieux dit non traditionnels ;
- Reconnaître les pratiques discriminatoires de recrutement, d'embauche et de promotion, par exemple les questions touchant à la maternité ;
- Reconnaître le besoin d'assurer une représentation équitable des filles et des femmes dans les activités de collecte des données et dans d'autres activités ;
- Reconnaître le besoin pour le travail coopératif et non compétitif des filles et des femmes ;
- Reconnaître le besoin de tisser des liens avec les collègues dans des activités professionnelles ;
- Reconnaître le besoin d'une division non sexiste des tâches ;
- Reconnaître le besoin de produire des documents didactiques et informatifs féminisés ;
- Reconnaître le besoin de produire des documents et du matériel didactique exempts de stéréotypes sexistes et racistes ;
- Reconnaître le besoin d'éliminer le sexisme linguistique ou du langage exclusivement masculin ;
- Reconnaître le besoin d'encourager les interactions équitables entre le formateur ou la formatrice et les apprenants et les apprenantes :
- la répartition équitable du temps entre les apprenants et les apprenantes ;
- une qualité égale de rétroaction et d'encouragement pour tous et toutes, peu importe le sexe ;
- une attention particulière pour les filles et les femmes dans des les formations ou les secteurs d'emploi non traditionnels.
- Reconnaître le besoin de valoriser les styles d'apprentissage préférés de chaque sexe ;
- Reconnaître le besoin d'avoir un espace physique propice à un échange équitable entre les sexes ainsi qu'un espace où les filles et les femmes peuvent communiquer entre elles ;
- Reconnaître le besoin de créer et de maintenir un milieu psychologique sain et stimulant pour les filles et les femmes ;
- Reconnaître le besoin d'accorder une attention à la mixité dans les groupes et les équipes de travail ;
- Reconnaître le besoin de choisir des responsables sensibles aux questions d'équité.
À nous d'agir
À l’occasion de cette Journée internationale de la fille 2020, nous pouvons, nous devons chacun et chacune à notre niveau nous engager à reconnaître ces besoins, à évaluer s’ils sont satisfaits et le cas échéant, à prendre les mesures adéquates.
Si nous ne le faisons pas maintenant, quand ? Si pas nous, qui ? It's time for action!
(Science is fun, join us !)
Cet article a d'abord été publié sur LinkedIn.