Jeunes chercheurs

Rym Kefi : "J'ai créé l'anthropologie moléculaire en Tunisie"

Affronter les difficultés d'un retour au pays après des études à l'étranger : Rym Kefi l'a fait. Chômage, financement et persévérance, elle nous raconte ce retour en Tunisie.

Qui êtes-vous ?

Je suis Rym Kefi, je viens de la Tunisie, je suis maître assistante universitaire à l’Institut Pasteur de Tunis, chef d’équipe au laboratoire de génomique biomédicale et oncogénétique et responsable du service de typage génétique à l’Institut Pasteur de Tunis.

Pourquoi avez-vous choisi de faire votre doctorat en Europe ?

Après une maitrise de sciences naturelles en Tunisie obtenue en 2000, avec une mention très bien, j’ai eu une bourse pour faire des études en France. Ça n’était pas du tout dans mon programme de faire des études en France, mais comme j’ai eu cette bourse, c’était une opportunité de partir vers d’autres universités, investiguer d’autres horizons. C’était sur une spécialité qui n’existe pas en Tunisie en plus, l’anthropologie moléculaire. Donc, j’étais inscrite à la faculté de médecine La Timone à Marseille pour le master et après pour les études doctorales. Je suis restée de 2000 à 2005 en France.

Pourquoi avez-vous choisi de rentrer en Tunisie ?

Même avant de finir mon doctorat, j’avais des opportunités de travail en France. Notamment en post-doc. J’ai voulu rentrer en Tunisie parce que, primo, la spécialité anthropologie moléculaire n’existait pas. Je suis allée me former pour cette spécialité, donc je devais normalement retourner en Tunisie pour mettre en place cette discipline et renforcer les capacités locales. Et surtout parce que je trouvais que c’était de notre devoir aussi d’aider notre pays, de renforcer nos capacités, nos ressources humaines et d'améliorer notre savoir-faire.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Les difficultés existent partout. En Tunisie, on n’avait pas les moyens comme c’était le cas en France, notamment par rapport à la paillasse, par rapport aux commandes des réactifs. Ça trainait un peu, donc il y a ce genre de difficultés. Autres difficultés, j’ai chômé deux ans après mon diplôme. Le pays est petit donc il y a beaucoup de diplômés et de doctorats et cela dépasse un peu les besoins actuels. C’était ça les premières difficultés, mais après quand j’ai eu mon poste de maître-assistant, c’est devenu beaucoup plus facile pour avoir des projets de collaboration, pour encadrer des étudiants. Je continue toujours à collaborer avec mes anciens collègues français, et j’ai de nouvelles collaborations. On n’est jamais isolé quand on rentre dans notre pays d’origine.

Que diriez-vous aux jeunes Africains qui font leur doctorat en Europe et veulent retourner en Afrique ?

Le message que j’envoie aux jeunes, c’est qu’il faut persévérer, que ça n’est pas toujours facile mais on peut y arriver. Il faut vraiment persévérer. Deux ans de chômage ou un peu plus ce n’est pas un problème. J’étais chercheure bénévole, après contractuelle, je faisais des vacations à la faculté de droite à gauche. Il faut garder la main sur le laboratoire, rester dans le domaine, ne pas trop s’éloigner et il y aura toujours les opportunités.

Propos recueillis par Anthony Audureau

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