Le diagnostic tardif de la maladie à virus Ebola a permis sa propagation à une bonne partie de l'Afrique de l'ouest.
« Les premiers cas de la maladie à virus Ebola en Guinée ont commencé en octobre 2013.
À cause du manque de diagnostic la maladie a continué à tuer et les gens, la plupart du temps, disaient : « Il y a une maladie mystérieuse qui décime les gens dans tel ou tel village. » Personne ne savait ce que c’était, et le diagnostic n’a été fait qu’en mars 2014.
Et il était trop tard. Le virus avait déjà traversé les frontières, s’était retrouvé au Liberia , en Sierra Leone et même au Mali, au Nigeria un peu plus loin avec le personnel soignant qui travaillait sur ces sites là.
En m’engageant comme volontaire, j’ai eu l’opportunité d’être responsable du laboratoire d’un des centres de traitement les plus stratégiques du pays, qui se situait au sud du pays, en Guinée forestière, dans la ville de Macenta. C’est un centre de traitement qui avait été mis en place en coopération entre la Guinée et la France. Il était géré par la Croix Rouge, et le laboratoire était géré par l’Institut Pasteur.
Donc pendant deux mois j’ai été un volontaire de ce laboratoire et on a fait le diagnostic de la maladie à virus Ebola. À ce moment, le nombre de cas de malades diminuait.
Mais surtout ce qu’il fallait faire, c’était de la surveillance active. Il fallait surveiller tous les décès et tous les cas suspects : toutes les personnes qui présentaient une fièvre supérieure à 38°C ; tous les décès à 500 kilomètres à la ronde relevaient de ce laboratoire, et les personnes étaient prélevées. Les échantillons étaient transportés dans ce laboratoire, et on se chargeait de faire le diagnostic.
J’ai acquis de l’expérience en tant que volontaire dans un laboratoire de virologie dans des conditions extrêmement difficiles à travailler sur un virus de classe 4.
L’unité de recherche dans laquelle je travaille à l’IRD c’est l’unité TransVIHMI, l’unité de recherche translationnelle sur le VIH et les maladies infectieuses. Cette unité s’était lancée également dans des projets post-Ebola. Le projet le plus important que l’unité a développé en Guinée à l’époque, c’était le suivi des guéris de la maladie à virus Ebola. »