Qui êtes-vous ?
Je suis Arielle Kitio Tsamo, je suis la fondatrice de CAYSTI, Cameroon Youth School Tech Incubator, et je suis l’ambassadrice du Next Einstein Forum au Cameroun.
Quel prix avez-vous remporté ?
J’ai remporté le prix « Afrique innovante » qui m’est remis par la Fondation Norbert Ségard. Je suis absolument ravie et je dis merci aux organisateurs de YASE et à la fondation Norbert Ségard de nous avoir choisis, d’avoir sélectionné CAYSTI pour remporter ce prix « Afrique Innovante », parce que nous avons fait le pari de créer la nouvelle génération de la technologie en infusant aux jeunes dès leur plus bas âge la passion, l’amour de la science et de la technologie, comme un outil ludique, puissant et transversal qui peut être utilisé pour tous les problèmes de l’Afrique, les problèmes du monde et pour réaliser leurs rêves.
Quel est votre avis sur la question du retour des jeunes chercheurs africains ?
C’est plus un problème de politique et d’écosystème. Beaucoup de personnes restent en Europe parce qu’il y a les facilités qui vont avec. Ils ont un emploi, ils sont sûrs de l’applicabilité de ce qu’ils ont fait pendant leurs recherches dans les pays où ils se trouvent. Et parfois ils rentrent, et il n’y a pas les accommodations qui vont avec. Ils étaient habitués à Internet qui allait à 100 à l’heure et puis ils arrivent au pays et c’est super lent. Vous lancez un projet, les facilités administratives ne suivent pas. La peur est justifiée. Mais il faut se dire : « Si je n’y vais pas, qui va y aller ? » Donc, à un moment donné, il faut qu’on prenne nos responsabilités, qu’on retourne au pays. Les débuts sont toujours difficiles, mais à force de synergies, à force de travail et de passion, les choses vont de mieux en mieux.
La conférence YASE a-t-elle dégagé des pistes pour faciliter le retour au pays des jeunes chercheurs ?
Les pistes de réponse, c’est un secret de polichinelle. Tout le monde sait ce qu’il faut améliorer pour faire le retour des Africains. Les facilités administratives, le tissu entrepreneurial, les politiques, l’applicabilité des résultats de recherche en Afrique. Donc tout le monde sait. Mais à un moment donné c’est une question qui est personnelle. On a discuté, on a eu des propositions de pistes dans ces différents niveaux. Mais après la conférence, chacun va se retrouver chez soi. Ce sera plus une question personnelle. Est-ce que je m’engage ? Est-ce que je décide de porter cette peur là et d’y aller ?
Propos recueillis par Jean-Bruno Tagne