Les systèmes scolaires et universitaires en Afrique francophone sont trop déséquilibrés.
« J'axerai mon intervention autour de trois points et très rapidement, en faisant d'abord le constat général, ensuite en parlant de l'option du Sénégal et de la vision du Sénégal par rapport à la science, et en reprenant un peu les projets en cours. Par la suite, nous allons parler des solutions qui ont été envisagées.
Le constat général est le suivant c’est un constat qui a été fait par la concertation nationale sur l’enseignement supérieur : un paysage scolaire et universitaire très déséquilibré essentiellement constitué de bacheliers qui viennent des séries littéraires.
Ce constat il n’est pas seulement valable au Sénégal, il l’est aussi dans toute l'Afrique francophone. Juste pour donner un exemple : cette année nous avons 157 000 bacheliers qui se présentent pour le bac, et parmi ces 157 000 candidats nous avons 82% de littéraires.
Je pense que cette démarche, ce comportement, est absolument suicidaire pour nos États. Et nous ne pouvons pas continuer dans cette lancée au risque de perdre toute possibilité de rattraper nos retards et de rendre vaines toutes les politiques d’émergence que nos pays sont en train de mettre en place.
Ce qu’il faut comprendre et admettre, c’est c’est dramatique pour principalement deux raisons.
La première c’est que nous n’avons plus assez de place pour recevoir les littéraires. C’est aussi simple que ça !
Le deuxième aspect, qui est aussi anxiogène, c’est que nous sommes en train d’hypothéquer l’avenir de nos pays en ne faisant pas attention à cette option en matière d’éducation et de formation.
À cette situation délibérée qui résulte de l’option politique en matière de formation il faut certainement adjoindre les situations instables de nos différents pays qui font que notre système universitaire, nos systèmes académiques, nos systèmes de formation, ne sont pas performants en termes de sécurité, en termes de stabilité, en terme d’efficacité et en termes d’efficience. Et finalement ce sont des crises récurrentes qui caractérisent les système d’éducation et de formation en Afrique.
Alors cette situation qui est valable pour le Sénégal , elle est valable pour l’ensemble des pays africains. Nous avons fait ce constat dans le cadre de ce qu’on appelle une concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Et a l’issue de cette concertation le Président de la République a mis en place ce qu’on appelle un conseil présidentiel à l’issue duquel onze décisions ont êté prises. »