Des physiciens congolais ont lancé une campagne de financement participatif afin de construire un laboratoire plus grand et mieux équipé.
La République du Congo est un pays d'Afrique subsaharienne qui compte environ 5 millions d'habitants. Le pays ne possède qu'une seule université publique, avec un département de physique qui s'occupe de travaux théoriques, principalement en raison du manque d'infrastructures expérimentales.
Parmi tous les groupes de recherche, il n'y en a qu'un seul qui s'occupe de recherche du niveau fondamental à celui de l'ingénierie. Le laboratoire de recherche Unité de recherche en nanomatériaux et nanotechnologies (UR2N) étudie les nanomatériaux et leurs applications potentielles dans le domaine des nanotechnologies.
La seule enseignante en physique
L'UR2N a été créée en 2016 en République du Congo et est dirigée par le Dr Maryse D. Nkoua Ngavouka, seule femme enseignante de physique à l'université dans le pays. Maryse a obtenu son doctorat en nanotechnologie et nanoscience à l'université de Trieste, en Italie, en 2015.
Après un poste de post-doctorat en Italie, elle a décidé de rentrer chez elle en République du Congo afin de partager ses connaissances et de créer son propre laboratoire. Outre son activité de recherche, elle est actuellement chargée de cours en physique à l'université Marien Ngouabi de Brazzaville, la seule université publique de la République du Congo.
Théorique et expérimental
L'UR2N apporte une perspective différente aux activités de recherche multidisciplinaire en République du Congo. C'est le premier laboratoire de la République du Congo qui se consacre à la recherche du point de vue tant théorique qu'expérimental.
Ses intérêts de recherche sont motivés par les besoins locaux des communautés congolaises. Actuellement, grâce à Maryse et à son mentor, le professeur Bernard M'Passi Mabiala, l'UR2N dispose de deux fonds principaux pour gérer les activités du laboratoire : le fonds ACERA de la Royal Society (2016-2021) et les fonds de bourses de début de carrière OWSD (2018-2021). Ces fonds s'ajoutent aux fonds nationaux alloués à la recherche.
De nombreuses collaborations internationales
Depuis la création de l'UR2N, nous avons renforcé nos collaborations scientifiques nationales et internationales avec de nombreux instituts, tels que le Centre international de physique théorique (Italie), la Case Western Reserve University (États-Unis), le NanoInnovationLab (Italie), l'ENEA (Italie), le CREEC (Ouganda), l'université de Leeds (Royaume-Uni), le DIT (Tanzanie) et le CEPAMOQ (Cameroun).
Le domaine d'intérêt multidisciplinaire du laboratoire a élargi notre capacité en ressources humaines (chercheurs seniors et juniors, doctorants et étudiants en master), ce qui a conduit à un besoin urgent d'élargir notre lieu de travail. Après avoir soumis cette requête à notre gouvernement, nous avons obtenu un nouveau bâtiment ainsi que 50 % des fonds nécessaires à sa rénovation.
10 % manquent encore
Quarante pour cent pourraient également être collectés auprès de donateurs locaux et il manque encore 10 % pour lancer ce projet de rénovation. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir.
C'est là que la collecte de fonds entre en jeu et nous espérons qu'elle permettra d'atteindre l'objectif de 10 000 euros grâce aux dons effectués sur ce lien. Tout montant serait un atout pour le projet d'agrandissement du laboratoire.
Tout le monde peut aider
Toutes les recettes financières de cette collecte de fonds contribueront à soutenir la construction de l'extension du laboratoire afin de donner un lieu de travail adéquat à nos scientifiques. L'objectif est d'ajouter les fonds de ce financement participatif au soutien local disponible afin de fournir un laboratoire bien équipé avec les normes requises.
N'oubliez pas qu'une petite aide de votre part dans le cadre de ce projet pourrait permettre à un jeune Congolais talentueux de faire une brillante carrière scientifique. Faites passer le mot ! Nous croyons que chacun peut aider.
Maryse D. Nkoua Ngavouka, responsable du laboratoire UR2N et maître de conférences en physique, Université Marien Ngouabi
Ce billet a d'abord été publié dans la Lettre d'information de la physique africaine - © American Physical Society - Il a été traduit en français par Afriscitech.