L'installation d'une usine de gazéification de noix de cajou pendant la période de confinement liée à la COVID-19
Début avril 2020, pendant la période de confinement liée à la COVID-19 au Sénégal, j'ai lancé un projet avec M. Drame, directeur de la société de commercialisation des produits locaux (SCPL SA), pour installer un gazogène dans la zone industrielle de Ziguinchor (SODIZI).
M. Drame, avec la fermeture des aéroports, a été confronté à un problème d'installation des équipements de son usine, qui a été acquise en Chine et au Vietnam en septembre 2019.
Gaz de synthèse issu de coques de noix
L'objectif de l'entreprise de M. Drame est de produire du gaz de synthèse à partir de coques de noix de cajou. Sous ma direction et avec la coordination du responsable technique Ali Bachir Baldé, le projet a été lancé en l'absence du fournisseur, qui n'a pu venir en raison de la pandémie de COVID-19.
Les noix de cajou sont un produit majeur de l'Afrique de l'Ouest. Elles sont transformées localement et exportées.
De la biomasse comme matière première
Les personnes qui ne connaissent pas cette culture de la savane tropicale sont souvent surprises de découvrir que la noix de cajou pousse dans sa coque dure sous la « pomme » de cajou. Les coques, qui irritent la peau humaine, sont généralement jetées par les transformateurs artisanaux, mais elles peuvent être utilisées pour créer une valeur supplémentaire en tant que matière première de la biomasse.
Dans le processus de gazéification, les molécules d'hydrocarbures contenues dans la coque sont brisées en utilisant de la chaleur, de l'air, de la vapeur et, dans certains cas, des catalyseurs minéraux naturels. Les produits sont des molécules d'hydrocarbures plus petites et du gaz de synthèse. Le « gaz de synthèse » est un mélange de monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone, de méthane, d'hydrogène et d'eau, et constitue un intermédiaire précieux dans de nombreuses réactions de chimie organique.
Un éco-carburant utile
La réaction de gazéification est exothermique et peut donc être utilisée pour le chauffage et la production d'électricité, ce qui fait des coques de noix de cajou un éco-carburant utile.
Pour l'installation de l'usine, l'équipe de montage comprenait le directeur, le responsable technique, moi-même et cinq de mes étudiants, un plombier, un expert en tuyauterie, un ingénieur électrique et plusieurs mécaniciens.
L'assemblage des machines
Ainsi, en pleine crise sanitaire et dans des conditions climatiques très difficiles dues à des pluies abondantes et récurrentes dans le sud du Sénégal, notre équipe a commencé à assembler les machines. Il a fallu d'abord définir un calendrier, étudier et traduire des fiches techniques, et répartir les tâches pour une bonne coordination des activités.
Un périmètre a été mis en place pour l'installation des différents composants (gazéifieur de biomasse, générateur et chaudière) du processus de gazéification. L'emplacement correct de chaque élément a été identifié et mesuré.
Trois mois de travail
L'étape la plus difficile, cependant, a été de placer les machines à leurs emplacements respectifs. Pour certains de ces éléments, qui sont très lourds, le responsable a utilisé une grue pour les déplacer et les immobiliser.
Au bout de trois mois, l'équipe a réussi à mettre en place le système, puis a poursuivi les essais. Nous avons suivi les instructions d'utilisation envoyées avec l'équipement, mais il a fallu que le fournisseur révise les étapes de la mise en place pour produire du gaz.
Lat Grand Ndiaye, université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal
En savoir plus sur la valorisation des coquilles de noix de cajou :
Cet article a d'abord été publié par la Lettre d'information de la physique africaine - © American Physical Society, 2020. Il a été traduit en français par Afriscitech.