Conçu sur le modèle du centre Songhaï du Benin, Morila Agrobusiness va succéder à une mine d'or au Mali. Le 8 octobre 2018, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga est venu constater l'avance du projet.
A Koumantou, à 235 kilomètres de Bamako, sur la Route Nationale 7, une piste de 45 kilomètre mène les visiteurs à Morila Agrobusiness. Le centre, fruit d’un ambitieux projet d’agrobusiness, est prévu pour remplacer la mine d’or de Morila dont la fermeture est prévue pour début 2020. L’agropole mènera des activités économiques viables pour la communauté.
Selon Mark Bristow, directeur exécutif de Randgold, actuel exploitant, les entreprises minières sont très souvent accusées de détruire l’environnement. A cet effet, «convertir les infrastructures de Morila en une base pour le développement d’une zone agroindustrielle développera non seulement une économie alternative pour la région, mais aussi, il permettra de créer un centre d’excellence pour l’agriculture au Mali», a-t-il affirmé.
Modèle béninois
C'est Hilaire Diarra, directeur environnement de Rangold, qui a guidé la visite du Premier Ministre et de sa délégation le 8 octobre 2018. Il était accompagné du père Godfrey Nzamujo, initiateur en 1985 du Centre Songhaï, à Ouando l’un des cinq arrondissements de Porto-Novo, capitale du Bénin. Le Centre Songhaï est en effet le modèle revendiqué des promoteurs de Morila Afrobusiness.
Le Centre Songhaï est un centre de bio-production, bio transformation, bio-consommation et bioénergie. C’est aussi un centre de formation avec la Songhaï Leadership Academy. Il attire,aujourd’hui des jeunes venus de partout en Afrique.
Poules pondeuses et manguiers
Bâti sur une superficie de 1 250 hectares, Morila Agrobusiness est desservi par la rivière Bagoé située à 35 kilomètres. Cinq secteurs d’agriculture y sont en exploitation : l’aviculture, la pisciculture, l’arboriculture, l’apiculture et la production d’aliments pour le bétail. En aviculture environ 59 000 pondeuses et poulets de chair sont en élevage ; 24 cages flottantes d’une capacité de 12 000 alevins sont utilisées en pisciculture ; en arboriculture, 8 hectares de manguiers de la variété Kent sont plantée ; aussi 1 000 unités de ruche de type kényan sont en expérimentation à Morila.
Samou Mariko, maire de Sanso, commune qui abrite la mine de Morila, a salué la réalisation du Centre Agrobusiness de Morila. Pour lui, il s’agit, avant tout, de freiner l’exode rural après la fermeture de la mine.
Autres aménagements nécessaires
Face aux autorités, le maire a plaidé pour l’électrification de son village et pour le bitumage de la piste de 45 kilomètres qui sépare son village du goudron. « Produire c’est bien, conserver et commercialiser c’est encore mieux », a-t-il déclaré.
A Morila, plusieurs entreprises nationales et locales ont exposé leur savoir-faire en Agrobusiness et dans la production de l’électricité. Il s’agit entre autre de: la Société Générale de Business Agricoles (SOGEBA Sarl), Groupe Kledu, Zabbaan Holding, l’Association des transformatrices de Domba, ou encore le Groupe KAMA SA, spécialisé en production et distribution d’électricité.
Mamadou TOGOLA, envoyé spécial du JSTM à Morila
La version originale de cet article a été publiée par le Journal Scientifique et Technique du Mali